Numéro |
Rev Orthop Dento Faciale
Volume 39, Numéro 2, Juin 2005
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Page(s) | 217 - 234 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/odf/2005024 | |
Publié en ligne | 30 mars 2010 |
Principes et procédés de la distraction du squelette cranio-facial
Principles and procedures of distraction osteogenesis of cranio-facial structures
Adresse de correspondance : V. LESNE,
1, boulevard du Guillon,
38500 Voiron
La technique d’allongement osseux par distraction ostéogénique est connue des orthopédistes depuis le début du 20e siècle. C’est Ilizarov qui, après des études expérimentales et biomécaniques codifie cette technique et définit les conditions nécessaires au succès de la distraction osseuse des os longs. Le principe de la distraction osseuse repose sur la création d’un foyer d’ostéogenèse par une corticotomie ou une ostéotomie en préservant au maximum la vascularisation périostée. Après une période de latence de 5 à 7 jours pour permettre à l’hématome de s’organiser (et notamment de s’enrichir en facteurs de croissance), le système est activé au rythme moyen de 1 mm/j jusqu’au résultat escompté. L’appareil est déposé après une période de consolidation de 6 à 8 semaines. Les auteurs décrivent les différents procédés, et leurs applications dans le domaine des malformations cranio-faciales : – la mobilisation de l’étage moyen de la face par des systèmes enfouis ou par des casques est utilisée dans les dysostosténoses cranio-faciales (Crouzon, Apert, Pfeiffer) ; – la distraction du maxillaire, par des systèmes endobuccaux ou plus souvent par des systèmes externes à appui péricrânien trouve sa principale application dans les séquelles de fentes ; – la distraction mandibulaire, la plus répandue, relève le plus souvent d’appareils endobuccaux. Elle est indiquée dans les rétromandibulies, le plus souvent asymétriques, représentées par les microsomies hémi-faciales isolées (dysplasies oto-mandibulaires) ou s’intégrant dans des syndromes plus complexes (Franceschetti, Goldenhar). Elle permet un geste chez l’enfant avant l’âge requis pour une chirurgie orthognathique. Dans le cadre des malformations cranio-faciales, la distraction osseuse est l’autre terme de l’alternative par rapport aux techniques chirurgicales conventionnelles souvent plus lourdes, autorisant une correction plus précoce de la dysmorphie. L’accompagnement orthodontique avant, pendant et après la distraction est un complément thérapeutique important pour la stabilité du résultat. Une collaboration étroite entre orthodontiste et chirurgien est indispensable.
Abstract
Orthopedists have known since the beginning of the 20th century that distraction osteogenesis could be used to lengthen bones. Then, in the 1940s, Ilizarov, through independent experimental and biomechanical studies, codified and identified the conditions necessary for making this technique successful in the distraction of long bones. The creation of a site for osteogenesis through a corticotomy or an osteotomy, scrupulously preserving as much periosteal vascularization as possible constitutes the basis for distraction osteogenesis. After a 5 to 7 day latency period to permit the hematoma to organize itself, and especially to form a nurturing environment for growth, the distraction apparatus is put in place and then activated on an average of 1 mm per day until the envisaged result is achieved after which the appliance is left in place for a 6 to 8 week consolidation period. The authors describe the different procedures available and their application for the correction of cranio-facial malformations: – mobilization of the middle third of the face with embedded systems or with helmets is used for cranio-facial dysostostenoses (Crouzon, Apert, Pfeiffer); – distraction of the maxilla with external systems anchored on the cranium and less often placed intra-orally primarily for cleft palate cases; – distraction of the mandible, the application the most widely employed, is usually placed intraorally. It is indicated in cases of retruded mandibles, most frequently asymmetric where isolated hemifacial microsomies, oto-mandibular dysplasias or in cases where the disorder is part of a more complex syndrome (Franceschetti, Goldenhar). With this technique, treatment can begin for young children before orthognathic surgery would be possible which is the case for a wide range of cranio-facial malformations where bone distraction can be used before conventional surgery would be feasible. Associated orthodontic treatment, with the orthodontist collaborating intimately with the oral surgeon, before, during and after bone distraction is an indispensable component contributing to the stability of the result.
Mots clés : Distraction ostéogénique / Malformations cranio-faciales / Orthodontie
Key words: Distraction osteogenesis / Cranio-facial malformations / Orthodontics
© Revue d'Orthopédie Dento-Faciale, Paris, 2005
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